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@Fatimah Hossaini
1996 - 2001
Les talibans contrôlent l’Afghanistan, l’éducation des femmes est très largement interdite, l’adultère et autres entorses à la loi islamique y sont punis de lapidation et de coups de fouet, et les femmes ne doivent pas quitter le domicile sans être accompagnées d’un homme.
2001 - 2021
Pendant 20 ans, les Afghanes peuvent aller à l’école, travailler et s'engager en politique.
Le retrait des troupes américaines, débuté le 1er mai 2021, marque le début d'une longue offensive des talibans. Ils récupèrent, ville après ville, le contrôle militaire de l'Afghanistan.
Depuis le 15 août 2021, nous assistons à de graves violations des droits des femmes, commises en toute impunité.
Education des filles interdite ou fortement restreinte dès la puberté
Obligation de porter la burqa
Jardins, parcs, gymnases interdits
Suppression de postes occupés par des femmes
Interdiction de circuler non accompagnée d’un tuteur
Une femme a été détenue et torturée pour avoir tenté de traverser la frontière entre l'Afghanistan et l'Iran sans homme en avril.
Les femmes sont entravées, muselées et contraintes à rester enfermées.
Elles sont, de fait, très exposées aux violences domestiques.
Esclavage sexuel et mariages forcés
Afin d’inciter les hommes à rejoindre les rangs des talibans, les chefs promettent de leur offrir des «épouses» : il s’agit de mariages forcés et d’esclavage sexuel, les filles sont ensuite rééduquées et converties à un “islam authentique”.
Contraindre les femmes à l’esclavage sexuel sous le couvert du mariage constitue à la fois un crime de guerre et un crime contre l’humanité : L’article 27 de la Convention de Genève.
Vengeance
Dans une vidéo publiée le 30 août 2022, Elaha Dilawarzai, fille d’un dirigeant du précédent gouvernement et étudiante en médecine à l’université de Kaboul, accuse l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur taliban, Saeed Khosty, de l'avoir forcée à se marier, de l'avoir battue et violée à plusieurs reprises.
Elle l’accuse également d’avoir voulu marier sa sœur de force.
La journaliste Ruchi Kumar confirme que les employé.es du précédent gouvernement sont systématiquement pris.es pour cibles par les talibans.
Violer, frapper, tuer, en toute impunité
Depuis août 2021, les talibans ont libéré de nombreux prisonniers, initialement condamnés pour des violences sexistes / sexuelles.
La plupart des structures œuvrant pour les droits des femmes ont été fermées, à l’instar des refuges pour femmes victimes de violences, des programmes d'aide juridique et des institutions judiciaires spécialisées.
De nombreuses victimes ont été contraintes de retourner dans leur famille violente ou bien arrêtées et placées en détention pour non-respect de la charia.
Les conditions de détention sont inhumaines, les tortures systématiques et les mariages forcés monnaie courante
D'après un rapport d'Amnesty International, les talibans obligeraient les détenues à les épouser - ou à épouser un de leurs proches - en échange de leur libération.
Une vingtaine de femmes et de filles à Kaboul protestent contre la décision des talibans de fermer l'enseignement secondaire aux filles. AFP / Ahmad Sahel Arman
Malgré la terreur, les afghanes continuent de lutter avec courage et détermination, elles se battent pour leur survie, pour faire entendre leur voix et tentent de mobiliser la communauté internationale.
De nombreux·ses membres des ONG et militant·es travaillant dans le domaine des droits des femmes ont dû fuir le pays, elles continuent le combat de l’étranger.
Faire du bruit pour les femmes, c’est être la voix de toutes celles qui sont réduites au silence.
ALLER PLUS LOIN
Sadia Hessabi est cheffe cuisinière, KABOULYON c'est elle :) Forte de sa résilience, de son engagement, et de sa bonne humeur, Sadia utilise la cuisine franco-afghane pour rassembler les gens et transmettre ses valeurs.
Photographe à Kaboul, Fatimah Hossaini voulait montrer l’importance et la beauté des femmes afghanes. Aujourd’hui réfugiée à Paris, elle se sert toujours de son art pour combattre la répression des talibans.
“Quand la paix reviendra en Afghanistan, je retournerai sans aucun doute dans mon pays, je retrouverai mon cher Kaboul et ma vie en Afghanistan. Je recommencerai à zéro et je militerai, je me battrai, je continuerai à faire mon travail, encore et toujours”.
https://fatimahosaini.com/about/
Sonita Alizadeh est une jeune rappeuse afghane, engagée contre le mariage forcé.
Elle vit depuis plusieurs années aux États-Unis.
Tamara Paryani, militante afghane pour le droit des femmes
Danser dans la mosquée d'Homeira Qaderi : la condition féminine des Afghanes.
"Homeira Qaderi illustre parfaitement cette conception du cri comme arme de résistance et de dénonciation. Elle a toujours dénoncé les actes barbares des talibans contre la femme afghane. Sa poésie et ses nouvelles dérangeaient les obscurantistes et soulevèrent des polémiques. La douloureuse tension entre écriture et injustice l’a conduite à écrire afin de défendre ses droits de femme afghane marginalisée et privée de sa liberté. L’écriture devient un cri sincère et brûlant. Raconter sa vie, c’est s’engager à partager l’insatisfaction d’un présent décadent, l’instabilité d’un pays à la recherche de sa légitimité et les souvenirs d’une femme qui sombre dans la nostalgie et l’étrangeté."
SOURCES
En Afghanistan, Radio Free Europe interdite par les talibans 2.12.2022
La radio s’était consacrée en partie à des programmes éducatifs destinés aux filles, privées d’école depuis le retour des islamistes au pouvoir.
Les écoles de filles clandestine en Afghanistan : Mourir d'apprendre
par Marie Claverie
https://www.hrw.org/fr/news/2022/10/20/afghanistan-des-manifestantes-decrivent-les-abus-des-talibans
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